Lundi 08 octobre 2018 : Transfert vers Cracovie et Visite de l’ancienne ville
Départ à 07h10 de notre Hostel de Varsovie (pas franchement accueillant !) pour nous rendre à l’une des gares de Varsovie. D’un standard identique au nôtre, nous avons pris le train pour parcourir les 300 km qui séparent les deux villes. Le
déplacement a duré 2h40, permettant à certains d’entre nous de récupérer un peu de retard de sommeil ! A l’arrivée, après une trentaine de mn de marche, nous emménageons dans un hostel beaucoup plus convivial en plein cœur de Cracovie.
A l’origine de la Pologne, il y a un peuple rural et qui vivait de l’agriculture, les « polans ». C’est eux qui ont donné le nom du pays. Etymologiquement, Cracovie signifie ville de « crac », c’est-à-dire du dragon. En effet selon la légende, ii y avait un dragon qui vivait dans une grotte aux alentours de la ville et qu’il fallait nourrir pour éviter qu’il vienne manger les habitants. Un fils de paysan eût une idée pour s’en débarrasser : il lui fit manger une peau de mouton, remplit de soufre et
de goudron. Il eut si soif qu’il but jusqu’à exploser. Ce jeune paysan eu droit d’épouser la fille du roi !
En tout cas, Cracovie fut la capitale de la Pologne du XIème (Casimir 1er en 1039) et jusqu’au XVème siècle. Le drapeau de la Pologne est un drapeau bicolore, composé d’une bande blanche et d’une bande rouge. Les couleurs du drapeau remontent au 13ème siècle. A l’époque les emblèmes du pays étaient l’aigle blanc et le bouclier rouge. Depuis, les couleurs sont restées.
L’ancienne ville de l’époque se situe sur la colline Wawel. Au départ se trouve la tour de l’ancien château, puis des constructions réalisées par l’occupants autrichien au XIXème siècle. Ensuite nous arrivons devant la cathédrale où se trouve notamment les reliques de Saint Stanislas (1er martyr et 1er Saint Polonais du Xème siècle) et de Sainte Edwige, reine devenue sainte car déployant un soutien aux plus pauvres sans limite et à son action pour le développement de l’université de Cracovie. Puis nous avons rejoint la cour intérieure de l’ancien palais royal inoccupé depuis le XVIIIème siècle. On y retrouve beaucoup de colonnades, signe de la grande influence des sculpteurs italiens. Au retour, avant de quitter la vieille ville par la porte fortifiée, on s’arrête devant une statue monumentale du chef de guerre Kociowsko, qui organisa une insurrection de la population contre les Russes en 1794 mais qui ne put empêcher le 3ème partage du pays et la disparition – une nouvelle fois – de la nation Polonaise.
Ensuite, nous nous sommes dirigés vers le grand séminaire de Cracovie où Karol Wojtila a réalisé sa formation de prêtre. C’est aussi dans cette ville qu’il est devenu Archevêque jusqu’en 1978. Puis, déambulant dans les rues où, grâce à la non destruction de la ville pendant la 2ème guerre mondiale, les vieilles bâtisses et les hôtels particuliers sont de toute beauté, avec en façade systématiquement un blason inscrit dans la pierre, de famille ou celui de Cracovie (3 tours et le dragon en dessous).
De retour dans le cœur de la ville, nous arrivons sur la grande place des Halles, qui constitue la plus grande place médiévale en Europe, et dont les premières constructions remontent au XIIème siècle. On y observe d’abord l’Eglise Saint Adalbert, prêtre Tchèque du Xème siècle, très vénéré à Cracovie, et qui est le 2ème Saint de la ville. En face, on trouve le bâtiment dit de la « halle aux draps », impressionnant par ses dimensions, avec une longueur de 110 m de long. On y trouve aujourd’hui des artisans de bijouterie d’art, et tous cadeaux pour les touristes.
A une centaine de mètres, nous observons la basilique Notre Dame, dont la principale particularité extérieure se situe dans l’asymétrie des deux tours en façade (suite à une querelle qui a mal finie entre les deux frères jumeaux architectes du bâtiment). Le plus symbolique, c’est qu’à chaque heure, en haut de l’une des tours, un trompettiste vient jouer 5 notes. Ceci en référence à une légende qui explique que la ville a été sauvée par un trompettiste qui, voyant l’arrivée des envahisseurs Mongols, s’est mis à jouer de la trompette. Mais tué par une flèche ennemie alors qu’il en était à la 5ème note, il ne put poursuivre. Néanmoins, son action a permis de sauver la ville. C’est donc pour cette raison que, jour et nuit, 365 jours par an, des trompettistes se relaient pour jouer ces notes, à 4 reprises pour chacune une direction distincte : successivement vers l’ancien palais royal, l’ancienne ville, la porte principale et les marchands.
Nous changeons de direction, vers les anciennes fortifications. Au niveau de la 1ère porte se trouve la statue du 3ème Saint de la ville (Saint Florian), puis on atteint la jardin « plant », d’un km de large et de 5 km de long. Il joue le rôle essentiel de « poumon » de la ville car Cracovie est une cuvette, et se trouve en graves difficultés de pollution atmosphérique en hiver à cause des chauffages urbains. 90% des chauffages sont des poêles à charbon. Dans le jardin, nous nous arrêtons devant la statue du peintre Matejko (1838 – 1893). Considéré comme le plus grand peintre historique polonais de tous les temps, il est célèbre pour ses œuvres représentant les grands personnages et événements de l'histoire de la Pologne.
De retour sur le côté opposé de la grande place du marché, nous sommes interpelés par une sculpture contemporaine appelé « Eros les yeux bandés », c’est une tête géante renversée qui est une allégorie à l’amour. Après une pause goûter, nous partons en direction du « collégium », qui est en fait l’université de Cracovie. Elle a été créée en 1364 et, grâce à Saint Edwige, une faculté de théologie a ouverte dès 1400. A noter que Nicolas Copernic a étudié dans cette université dans le cadre de ses études de médecine. Au XVème siècle, l’université jouissait d’un grand rayonnement dans toute l’Europe : 40% des étudiants étaient étrangers. Aujourd’hui, au total, il y a 180 000 étudiants pour 750 000 habitants.
Dernière étape de la journée, nous avons été visités l’ancien quartier juif de Cracovie. Avant 1939, il y avait 60 000 juifs dans la ville. Ici comme partout ailleurs en Pologne, il y avait une tradition d’accueil qui datait du XIVème siècle, grâce à l’action du roi Casimir le grand. Jusqu’à la 2ème guerre mondiale, la communauté juive représentait jusqu’à 10% de la population totale. Il ne reste plus aujourd’hui qu’entre 100 et 200 juifs selon les sources. A Cracovie, il y a 7 synagogues officiellement mais seulement deux sont encore actives. Elles accueillent notamment beaucoup de groupes du monde entier venu faire un pèlerinage en Pologne.
Nous avons visité la synagogue orthodoxe, construite par le Rabin Remou (XVIème siècle), l'un des principaux promoteurs des études rabbiniques en Pologne. Il est devenu l'une des figures les plus vénérées par la communauté juive polonaise. Sur sa tombe, dans la cour de la synagogue son épitaphe est la suivante : « de Moïse (Maïmonide) à Moïse (Isserlès), il n'y en a eu aucun comme Moïse ». Après nous être recueillis dans la synagogue, nous avons visité le cimetière juif. Contrairement aux catholiques, il n’y a ni commémoration annuelle des morts, ni entretien du cimetière. Un seul principe fondamental : une fois en terre, un corps ne peut plus être déplacé, il doit rester à sa place à tout jamais. En sortant, les juifs pratiquants se lavent les mains, car ils considèrent les cimetières comme un endroit impur.
Repas à 19h dans un restaurant Polonais où la soupe (aux choux polonais bien sûr) est la valeur sûre en début de repas. Puis pour un certain nombre d’entre nous, prises de contact avec le monde de la nuit et des soirées Cracoviennes.